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Client : Ministère de la Fédération Wallonie – Bruxelles
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Adresse : Sur-Les-Bois à Fraipont
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Surface : 12 hectares
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Cout : 1000000Ç
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Livraison : 2020
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En association avec l’Atelier d’Architecture Daniel Delgoffe


Il s’agit avant tout d’un marché d’architecture, puisque la majeure partie du budget disponible va à la reconstruction ou à la rénovation des infrastructures de logement et de formation du domaine de l’IPPJ de Fraipont. Cependant la question paysagère est un des enjeux majeur du projet puisque l’IPPJ est implantée dans un site magnifique et verdoyant de 12 ha en hauteur d’un des versants de la vallée de la Vesdre, entre Liège et Verviers, et que la Fédération Wallonie Bruxelles souhaite une approche paysagère et globale du site en requalifiant l’ensemble du périmètre au milieu duquel se dresse le château de Fraipont contenant les structures administratives de l’IPPJ. Le site est actuellement envahi par une série de pavillons vétustes, provisoires et hétéroclites. Il fallait donc vérifier le rôle que devait prendre le château dans ce paysage aux nouvelles fonctions, envisager la nouvelle implantation des pavillons au regard des lectures du lieu, du projet pédagogique de la Communauté Française à l’IPPJ de Fraipont et du programme complexe lié au CSC du concours.

Ces documents écrits nous on permis de mieux comprendre la philosophie de l’encadrement dans ce contexte particulier. Il s’agit bien d’un milieu ouvert, les jeunes sont contraints légalement à ne pas quitter le site pendant quelques mois mais aucune limite physique ne les en empêche. Ils reçoivent régulièrement la visite de leurs familles. Le site est un outil d’ «AIDE à la jeunesse » et les notions d’autorité doivent être envisagées dans ce sens, de même qu’il faut imaginer qu’il s’agit d’un lieu de vie, et que la question de l’habitat, du foyer, est aussi importante que celle de l’éducation.

Par contre des tensions quotidiennes rendent les rapports difficiles entre ces jeunes fragilisés, ils sont répartis en sous-groupes qui se confrontent parfois dans la violence verbale ou physique ; les déplacements et croisements de ces petits groupes sur le site doivent donc être finement observés afin que l’espace qui les accompagne soit adapté à la fois convivial et sécuritaire. Une grande énergie a été déployée pour entendre et inscrire minutieusement toutes les réflexions des encadrants et du personnel d’entretien sur place, afin d’être dans le juste, de garantir que les scénarios que nous envisagions étaient en accord avec la réalité. Cette écoute se prolonge tout au longe de l’évolution du projet.

Projet paysager
La carte est une représentation codée de ce que le paysage nous raconte, et parfois elle contient l’idée du paysage premier, celui qu’on voudrait lire une fois qu’on retire tous les éléments perturbateurs dans le champ de vison du visiteur, le paysage fondamental, son lien à la géographie, à la terre. Il faut observer ces cartes, les redessiner pour les digérer, retracer les courbes pour les comprendre.
Ici, en observant la carte IGN, on retrouve les élément fondateurs de ce site : une clairière dans la forêt, sur une pente douce, le long d’un petit vallon. Le site, c’est ça. Et cette clairière, ce vide, une fois lisible, pourrait être fédérateur. Il pourrait réunir, mettre en lien.
La disposition proposée pour les nouveaux pavillons libère la clairière et met en relation les différentes entités de manière particulière : Logements – administration – sport – ateliers / éducation
Les déplacements entre les entités rythment la journée comme dans la vie « habituelle » d’un individu. Sortir et rentrer chez soi, aller à l’école ou au travail, partir jouer ou faire du sport. L’administration et les bureaux localisés dans la château sont mis à distance par les aménagement paysagers de manière à modifier le rapport à l’autorité, à le rendre moins hiérarchique ou unilatéral : la lisère est recomposée à l’ouest et englobe le château et des poches de stationnement, tandis que d’autre groupes d’arbres sont élagués pour mieux permettre la lecture du vide.
Les bâtiments se constituent en tirant profit et en prenant naissance dans les ambiances paysagères, ils se situent en lisière, à l’interstice entre les massifs forestiers et la grande clairière herbacée.

On rencontre dans le projet trois types d’ambiance végétale
- les prés
- les massifs arbustifs
- les sous-bois
Au sein de ces trois catégories, on distinguera des sous-catégories que se préciseront au fur et à mesure de l’avancement du projet en ce qui concerne les espèces plantées et leur entretien spécifique, mais on peut déjà dire ceci :

Concernant les zones dites de « prés »
Il s’agit de toutes les zones ouvertes ou semi-ouvertes qui auront subi des mouvements de terre. Elles seront ressemées de différents mélanges de semences pour zones ensoleillées, zones ombragées (à l’entrée des sous-bois, autour des pavillons) ou zones humides (dans les parties basses du site) ; ces mélanges seront composés de vivaces et d’annuelles, mélanges de fleurs et de graminées correspondant au type de sol en présence.
L’entretien principal consiste en deux fauches annuelles une en fin de printemps et une en fin d’été, avec exportation différée pour garantir que les annuelles puissent se ressemer.
Les zones spécifiques demandant un entretien plus fréquent seront limitées, afin de redonner au site son caractère plus naturel, et balisées pour aider le personnel d’entretien : il s’agit des chemins rectilignes et des aires de rebroussement (sous-sol renforcé en pierre de lave) à tondre régulièrement.

Concernant les zones dites de « massif arbustif »
Il s’agit des zones de plantation de hauteur moyenne (entre 80 et 150 cm) servant d’écran ou servant à canaliser des parcours. Elles créent notamment des tampons entre les vis à vis des pavillons, accompagnent les aires de stationnement, encadrent certains chemins.
Elles seront plantées de vivaces hautes (lierre arbustif, fougère persistante,…) ou de petits arbustes (saules, potentilles, …).
Leur entretien sera limité à une taille annuelle.

Concernant les zones dites de « sous-bois »
Il s’agit des zones existant avant le projet dans lesquels le couvert végétal en place, opaque, ne permet pas à une pelouse d’exister, une strate herbacée a pris place naturellement et ce milieu tend à se refermer, on voit apparaître les premières espèces ligneuses colonisatrices : ronces et semis spontanés d’arbrisseaux. Afin d’éviter que ces zones ne deviennent infranchissables à cause d’une végétation trop dense, on entretiendra par une fauche tous les 2 ou 3 ans. Une nouvelle zone de ce type est créée entre le parking visiteurs et le premier parking du personnel, et les lisières forestières seront complétées autour des pavillons et dans les talus suite aux abattages liés au chantier et aux mouvements de terres.
La gestion des peuplements forestiers reste identique à celle pratiquée aujourd’hui.